Pont Flavianus, St Chamas ( bâti sur la Touloubre par les Romains au I° siècle av JC sous l'empereur Auguste )
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Histoire de La Fare
archéologie et antiquité
PREHISTOIRE
Avant le quaternaire, un océan nommé Thethys couvrait une immense surface à l'intérieur du continent. Les surcharges dues aux glaciations successives provoquent le plissement des Alpes et par voie de conséquence ramènent l'océan aux dimensions de la Méditerranée, laissant subsister des lacs salés à l'intérieur.
Des fossiles ont été trouvés en certains endroits. Les principaux existant sur la commune sont du type « rudiste »
(Hippurite) et « scaphopode » ; peu d'ammonites et de gastropodes mais quelques huîtres.
Il s'agit de mollusques dont l'origine remonte à 300 ou 400 millions d'années (Silurien pour les gastropodes).
La plus grosse ammonite trouvée dans les collines, à notre connaissance, entre deux plans de calcaire, a 30 cm de diamètre.
Dans la plaine de l'Arc, à Merici, non loin de La Fare, deux bracelets de bronze ont été trouvés. Ils datent vraisemblablement de l'âge du bronze (1500 à 800 av. J.-C.). D'assez forte section, d'un diamètre de 8,6 cm, ils semblent d'origine étrusque.
ANTIQUITE
Nombreux furent les peuples qui traversèrent la Provence ou l'occupèrent : Grecs, Liguriens ou Salyens, Romains, Sarrasins, Burgondes, Wisigoths…
La région ne correspondait pas à l'idée qu'on en a de nos jours : de grandes surfaces marécageuses existent ainsi que des lacs salés : lac du Val de Cuech, marais d'Arles, assainis en 1643-49, de l'embouchure de l'Arc, de la Durançole, de la Touloubre, de Marignane… leur drainage est ébauché par les Romains, puis interrompus par les Sarrasins, finalement repris par les moines.
Entre temps, raids barbares, invasions et guerres avaient mis à feu et à sang et à plusieurs reprises, certaines parties accessibles de la Province ou moins défendues que d'autres. En conséquence, cette voie de pénétration que constituait la Basse Provence fut fortifiée.
La Fare se situe dans la basse vallée de l'Arc, entre les collines de Velaux et de Lançon. Le bassin ainsi constitué abrite les communes de Ventabren, Velaux et partie de Lançon.
Des établissements romains existaient dans la basse vallée, intégrés dans un ensemble de villas exploitants les plaines de Berre et les terres de Calissanne.
Après la chute de l'Empire, les villas durent être encore occupées pendant quelques siècles.
La population se réfugiait peu à peu sur les hauteurs des collines en des endroits protégés par des ouvrages fortifiés (oppidum de Constantine). Avec le castrum de La Fare est-ce le cas ?
Au cours de promenades au travers du bas pays, on a trouvé des fragments d'amphore, de vases, de tuiles romaines… On trouve dans les ruines du castellas des fragments de ces tuiles, des carreaux de terre cuite de différentes couleurs, des fragments de flacons, d'assiettes, de vases…quelques pièces.
(Extraits de Monographie historique de La Fare les Oliviers, Jean G. Laviolette, 2e édition 1987, Association Sciences et Culture, Berre 13180)
ARCHEOLOGIE
Voir Carte des sites de La Fare
1* ) Au lieu-dit Les Bons Enfants (alt. 32,5m), dans deux grandes parcelles contiguës plantées en blé, une prospection aérienne effectuée au mois de juin a révélé des anomalies perceptibles dans des différences de hauteur et de coloration des céréales (carte archéologique Dracar) : alignements de traces concentriques, et structures carrées et rondes, sur une zone de près de 400m de long par 150m de large. Les ramassages de surface ont été vains. En l'absence de fouilles, il est difficile de proposer une chronologie : cependant, cet ensemble cohérent d'anomalies rappelle des systèmes parcellaires protohistoriques ou plus anciens, à moins qu'il ne s'agisse d'enclos funéraires.
2* ) Au lieu-dit Les Emeries, au nord de la Départementale, une mosaïque à motifs géométriques blancs et noirs (1,5m x 1m) et « autres objets curieux » signalés au cours du XIXe siècle laissent supposer l'existence d'un habitat rural de type villa. Des prospections récentes n'ont donné aucun résultat.
3* ) Au lieu-dit Les Gibertes, dans un endroit aujourd'hui urbanisé près du pont dit « de La Fare », est signalée au cours du XIXe siècle une nécropole d'époque romaine, avec un « mausolée surmonté d'une colonne et enfermant des urnes funéraires », composée à la fois, semble-t-il, d'incinérations, (« cendres », « urnes en plomb ») et d'inhumations (« ossements »), et comportant également des inscriptions funéraires « à demi effacées ». Le mobilier mentionné (monnaies impériales, lampes, lacrymatoires) ne nous permet pas de proposer une datation : Comte de Villeneuve, 1824. Des prospections n'ont donné aucun résultat.
4* ) Au lieu-dit Le Castellas, se trouve un site perché (alt. 186m) occupé durant la Protohistoire. Sur les pentes sud de la colline, de nombreux tessons de l'âge du fer ont été ramassés : amphores étrusques, massaliètes et italiques, céramique modelée des âges du Bronze et du Fer, productions à pâte claire massaliète peintes et non peintes, campanienne A et autres vases à vernis noir, sigillée du sud de la Gaule, céramique commune romaine, grise tardive, dolium, tuiles, fragments de meules en basalte et scories de fer.
La construction du château médiéval pourrait donc avoir détruit un site dont l'occupation s'étendrait au VIe et aux IIe-Ier siècles av. J.-C. (Ramassages B. Bouloumié, J. Soyer, 1986 ; FL. Verdin, 1995).
5* ) A La Fare-les-Oliviers (localisations précises inconnues), diverses découvertes ont été effectuées au cours du XIXe siècle : une amulette phallique en bronze, des monnaies (deniers républicains, grands bronzes d'Auguste, moyens bronzes de Trajan et une monnaie en argent de Domitien) et enfin deux autels dédiés l'un à Hercule, l'autre à Silvain. Le premier, aujourd'hui perdu, est un cippe en pierre de Calissanne (0,39m x 0,19m x 0,10m) portant l'inscription Herculi s(acrum).
Le second aurait été trouvé en fait à proximité de l'ancien moulin de Merveille, sur la commune de Saint-Chamas. (p. 169)
(Source : Carte Archeologique de la Gaule, l'Etang-de-Berre, pré-invention archéologique publiée sous la responsabilité de Michel Provost, professeur d'histoire romaine à l'Université d'Avignon, diffusion : Fondation Maison des Sciences de l'Homme, Paris 1996)
6* ) Au lieu-dit La Garanne, les auteurs de la Statistique des Bouches-du-Rhône en 1821 mentionnent qu' " on y a trouvé de grandes mosaïques... On y a remarqué aussi des briques taillées en quart de cercle, propres à former des colonnes, en les réunissant quatre à quatre..."
Villa gallo-romaine de La Gannera :
Voir le document Oxford Archéologie Méditerranée