LA GRANDE GUERRE 1914-1918
Dans les années 80, alors que je débutais ma formation au séminaire d'Aix-en- Provence, j'ai eu la chance de rencontrer un prêtre du diocèse de Marseille au parcours atypique.
Né en 1894, il s'est trouvé incorporé en 1914 et a effectué la totalité de la grande guerre en combattant.
Ce qui me frappait lors de nos rencontres, c'est qu'il parlait toujours d'un épisode de sa vie de soldat.
Comme lui, de nombreux séminaristes, jeunes novices, religieux en formation ont tout quitté pour partir au front comme combattant.
Souvent confrontés à des situations de violences inouïes bouleversant profondément leur conscience et surtout blessant leur foi en l'humanité pour laquelle ils voulaient engager leur vie, ces hommes ont pour la grande majorité tenu bon.
Par leur engagement de vie, ils ont su, après la grande guerre, malgré les atrocités dont ils avaient été témoins, transmettre leur foi en l'homme, en la vie et en Dieu.
Avec eux, nous ne pouvons pas oublier les religieuses qui se sont dévouées sans compter pour soigner les blessés.
Nous ne pouvons pas oublier les prêtres incorporés qui se sont investis comme brancardiers exerçant leur mission sur les zones de combat et risquant leur vie à tout moment pour porter un peu d'humanité en des sites où elle avait disparu.
Ce sont ces hommes et ces femmes qui ont, par leur courage et leur foi, offert à leur camarade de front ou à ceux qu'ils soignaient, le vrai visage de l'Eglise.
Prêtre, je ne veux pas qu'on oublie l'engagement et le sacrifice de ces hommes et de ces femmes - côté alliés ou côté puissances centrales - qui portaient plus qu'un idéal…mais une foi…et qui ont su en témoigner jusqu'au bout, avec courage.
Nombre d'entre eux ont été décorés et cités pour leurs mérites.
Nous publions ces pages internet, et nous projetons une exposition en 2015, pour ne pas les oublier.
Père François-Régis MICHAUD
Curé de l'unité pastorale Roquepertuse